Le cercle de l’arbalète s’est rendu cette année encore au CES de Las Vegas, le plus grand salon mondial des nouvelles technologies. Accompagnée de représentants du commandement des opérations spéciales, l’équipe du cercle est allée, à la rencontre des tendances technologiques et des entreprises phares de la révolution numérique.

Notre mission s’était particulièrement recentrée sur l’Eureka Park, où viennent s’agglutiner les startups du monde entier dans une atmosphère électrique. Cette partie du CES, déjà bouillonnante d’activité l’année dernière, a vu sa fréquentation considérablement augmenter cette année, avec des allées pleines à craquer et ce dès le premier jour du salon. En comparaison, le reste du CES ne nous a pas paru mobiliser autant de curieux.

Cette année encore la présence française était impressionnante avec plus de 180 startups dans le Park, ne cédant la première place qu’aux américains (211 startups). Mais avec des stands à la scénographie comparativement travaillée, une iconographie « made in France » partout présente, la France s’est une fois de plus imposée comme l’attraction numéro un pour les investisseurs et la presse spécialisée. La différence majeure, comparé à l’édition précédente, a été la forte implication, au côté des écosystèmes startups, des relais économiques locaux, Régions et CCI en tête. La France a, à cet égard, également affirmé sa différence avec une présence politique forte et diffuse allant de grands responsables politiques à des pôles économiques régionaux et CCI.

C’est au final 30 startups françaises qui ont été distinguées par les organisateurs du salon d’un CES Innovation Awards. Parmi elles, on peut citer In&Motion, Plume Labs, la lauréate de l’année dernière 10-Vins et Rifft.

S’il est encore trop tôt pour évaluer les retombées économiques pour l’hexagone, le cercle, lui, a déjà ramené de son voyage des contacts avec de nombreuses startups, dont certaines seront présentes au SOFINS via notre appel à projets startups.

Les tendances :

Nous n’avons pas observé de grandes modifications des tendances reines du CES comparé à l’édition 2016. La smart home, smart city, voiture autonome et impression 3D sont toujours des incontournables du salon. La domotique, qui peine pour l’instant à tenir ses promesses de croissance, était très représentée, des micro-pousses de l’Eureka Park aux géants nippons et chinois du Sands. Les grandes tendances du CES seront présentées pendant le SOFINS par un expert lors de la matinée du mardi 28 mars.

L’une des valeurs montantes de ce CES était à voir du côté de l’intelligence artificielle, mise à toutes les sauces et sous toutes ses déclinaisons technologiques. Machine Learning, Chip Learning, Deep Learning, ChatBot, Robotique, autant de procédés dont se sont revendiqués à tort ou à raison un grand nombre d’acteurs du salon. Ce que mettent en lumière plusieurs acteurs majeurs du salon, c’est que l’IA pourrait remplacer le smartphone dans un futur proche.

La sécurisation des communications, transaction et écosystème IoT était au centre de beaucoup de Keynotes et débats, notamment à la lumière des nouvelles formes de cyber-attaques recensées au cours de l’année. La Blockchain, pas encore sortie des cercles d’initiés, pourrait selon ses gourous, commencer cette année son installation dans des applications davantage orientées vers les consommateurs.

Les nouveautés dans les interfaces homme-machine, problématique mise en exergue par les organisateurs du salon lors du CES Unveiled de Paris, se sont centrées sur le contrôle par la voix, sur laquelle beaucoup de géants du secteur comptent pour sortir du paradigme du smartphone. Dans ce domaine, l’interface Alexa d’Amazon était partout présente. On a également pu observer les avancées de Nvidia dans ce domaine avec une nouvelle technologie de lecture labiale.

La voiture continue de développer sa présence et sa prégnance au CES, avec une véritable course à l’innovation entre les différents constructeurs. La mode actuelle est aux partenariats stratégiques entre les grands du secteur et les géants de l’internet, dans le but de faire émerger de nouveaux paradigmes. Ainsi de Google et Ford, Huawei et General Motors, Amazon et Volkswagen. Dans le même sujet, Quanergy Koito a présenté un Lidar miniaturisé intégré dans un phare et le français CEA Leti a présenté un système de Lidar couplés avec une caméra stéreo. Le Lidar poursuit donc ses avancées, toujours plus petit et intégré.

La réalité virtuelle et la réalité augmentée étaient également très représentées dans les allées du salon, la première connaissant un léger déclin tandis que la deuxième, bénéficiant d’une meilleure acceptation par le consommateur, prend son essor. Intel, à travers le projet Alloy, a introduit le premier casque de réalité mixte ou fusionnée, mêlant réalité virtuelle et augmentée.

Les absents :

Les amateurs de futurologie et d’homme augmenté sont restés sur leur faim. Au CES 2017, point de technologie d’amélioration humaine, de composants neuromorphiques et seulement de timides avancées en matière d’exosquelettes. La santé connectée a pour l’instant du mal à sortir du simple monitoring et des applications « fitness » ou « lifestyle ». Les nouveautés en matière de e-santé étaient plutôt à voir du côté de l’info-valorisation des données recueillies que dans l’irruption d’un capteur nouveau ou d’une application véritablement disruptive.

En matière de robotique aussi, pas de léviathan sur le salon. Les modèles présentés étaient pour beaucoup les mêmes que l’année passée et le véritable robot humanoïde attend encore d’effectuer ses premiers pas.

Conclusion :

Le CES continue de s’imposer, année après année, comme un rendez-vous incontournable de la technologie au sens large. Reflet des tendances lourdes et ponctuelles de l’industrie, son édition 2017 faisait ainsi la part belle aux start-ups, toujours plus courtisées et mises en avant.

En ce qui concerne la participation française, le satisfecit est amplement justifié, avec une consolidation de la présence en termes de qualité, de cohérence et de diversité. La France marque sa différence et établit sa nouvelle prééminence européenne en matière d’innovation.

Si vous souhaitez obtenir plus de détails sur certains points décrits ici, n’hésitez pas à nous adresser vos questions et commentaires à marc@cercledelarbalete.fr.